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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 08:50

Apéro chez Coraline (suite)

Nous buvions, nous mangions.

Le Ti’Punch de Jean-Claude était irréprochable, les préparations de Coraline exceptionnelles.

Je me rappelle en particuliers un mélange crémeux, extraordinaire, probablement à base de fromage blanc, d’une onctuosité…, d’une finesse…, une merveille!

Tiens! Cela ressemblait aux blanquettes de ma grand-mère!

Je n’ai pas dit que cela avait un gout de blanquette, mais je retrouvais l’impression de perfection insurpassable, l’accord des arômes, la douceur de la texture…

Nous mangions, nous buvions et nous parlions. N’allez pas croire que la discussion roulait sur les seuls attentats ! Jean-Claude semblait, au moins autant que moi, soucieux d’éviter les sujets de discorde.

Ce furent plutôt bavardages à bâtons rompus à propos de tout et de rien.

J’ouvris le ban avec le magnifique lapin venu squatter notre terrain. Je jouais sur du velours, nos hôtes étant, comme nous ne l’ignorions pas, des amis des bêtes confirmés.

Notre lapin étant d’évidence un animal de compagnie évadé ou abandonné, nous pûmes gloser longuement sur l’irresponsabilité des gens qui adoptent un animal pour l’abandonner quand il devient encombrant, sujet en or qui fait l’unanimité—à se demander d’ailleurs qui peuvent être ces gens qui abandonnent leur animal--.

Un instant il me sembla que Coraline qui se vante souvent d’avoir la confiance des animaux était un peu jalouse de n’avoir pas été choisie par notre lapin, mais cela ne dura qu’un instant.

Le lapin nous occupa donc un long moment.

Des animaux abandonnés, on passa aux espèces considérées comme nuisibles.

Charlotte évoqua alors le martin-pêcheur aperçu sur la Rigole de la Plaine en Février 2012, le seul qu’elle ait vu de sa vie et que nous n’avons jamais revu.

Jean-Claude qui est passionné d’ornithologie parla longuement et de façon fort intéressante des mœurs de ce petit oiseau ; au passage, il s’étonna qu’il ait pu en rester un sur la Rigole, le raclage fréquent des berges lui paraissant peu propice à son implantation.

Nous étions arrivés aux alentours de six heures, il devait en être sept quand Coraline proposa de prendre les infos à la télé. Elle avait entendu parler d’une probable intervention de François Hollande.

Charlotte appuyant l’idée, elles passèrent dans la pièce réservée au téléviseur, une petite pièce adjacente au salon où nous nous trouvions.

Je restai dans le salon avec Jean-Claude qui nous servit une nouvelle dose de Ti’Punch.

« On prévoit un rassemblement Dimanche à Paris. Je suppose que nous en aurons également un à Toulouse le Samedi. Nous prévoyons d’être de la manif à Toulouse et de prendre le train de nuit pour être le lendemain à Paris. Coraline a déjà réservé quatre billets. Ça vous intéresse ? »

Voilà. Le sujet était abordé. Avec Jean-Claude, cela ne me gênait pas ; je savais la discussion possible.

Je n’hésitai pas à lui parler de nos réticences devant la singulière unanimité, devant l’Union sacrée qui n’allait pas manquer de suivre ; j’évoquai les récupérations probables ; je parlai des ambigüités des formules à l’emporte-pièce…

« Les slogans ! Je m’en méfie toujours ; en particuliers ce « Je suis Charlie », lancé par on-ne-sait-qui, qui se transforme parfois en « Nous sommes Charlie » ce qui m’évoque irrésistiblement le « Nous sommes tous des juifs allemands » du temps où nous défendions le Cohn-Bendit première époque, ce qui, tu en conviendras, ne correspondait absolument pas au même contexte ; nous nous battions alors contre le Pouvoir mais aujourd’hui qui est l’adversaire ? Certainement pas le Pouvoir ! Alors qui ? Les français musulmans ? C’est là, vois-tu, que le bât me blesse… Je crois qu’il faut se demander Contre Quoi ? Contre Qui ? mais surtout Avec Qui ?»

Nous en étions à peu près là quand nous avons entendu :

« Je serai avec eux, au grand rassemblement de dimanche. J'appelle toutes les Françaises et les Français à se lever, ensemble ».

Nous nous sommes précipités vers la télé. C’était bien le président de la République qui venait d’appeler à la manif.

Moi --Eh bien ! Ce n’est pas ce qui va me décider à en être !

Jean-Claude --Vu comme ça, évidemment…

Charlotte –C’est parti, la récup !

Coraline –Ça ne change rien pour moi. Pas question de se croiser les bras !

(à suivre)

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